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LES PHOTOS D'EMILY

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Il y a 11 ans nous avons choisi l’Ariège. Nous voulions des enfants, mais n’étions pas satisfaits de notre vie urbaine. Deux semaines de voyages, de campements à travers les Pyrénées ont motivé notre choix et je ne sais pas si c’est le hasard ou la chance mais nous avons trouvé notre maison actuelle, grâce à un agent immobilier sympa : le cousin de la femme du beau-frère de son oncle qui connaissait une maison potentiellement à vendre… 

J’ai grandi sur l’île escarpée et rocheuse de Madeira, et mon mari étant passionné de ski, une chaine de montagne était donc un élément clé dans notre recherche …Mais une clé vers quoi ? Sur la carte,  l’endroit est presque équidistant entre sa famille à Londres et la mienne à Madère. J’aime cet équilibre géographique, j’adore aussi être au centre de l’Europe : pour moi c’est un ancien pôle de la civilisation que je ne regarde plus de l’extérieur ! 

A Las Laous, après quelques années en ermites, s’abreuvant à la source du savoir de Monsieur V quand il venait soigner ses vaches durant le premier hiver, et que nous lui posions des questions interminables autour d’un café, nous avons doucement commencé à comprendre notre environnement. Dès que je pouvais, je bêchais, semais, plantais, toute contente d’avoir mes mains dans de la ‘vraie’ terre plutôt que dans un sac de terreau du magasin. Et bien sûr, les animaux sont venus petit à petit… 1 chien, 6 porcelets, 2eme chien, 2 vaches, 2 chèvres dans la première année… Mes quatre années passées à Londres comme assistante de direction dans une  maison de vente aux enchères ne m’avaient  pas permis d’avoir des liens avec des animaux, excepté les ‘sardines’ avec qui je partageais mes trajets quotidiens.

La vie ici procure un mélange de ressentis. Parfois, c’est l’extase dans l’euphorique beauté de la nature, puis vient l’incertitude avec la rudesse sauvage de la montagne. Que diable faisons-nous ici ? Même si je dois décrire un portait personnel, je parle souvent de ‘nous’ parce que, pour moi, à Las Laous, les choix ont été ceux d’une équipe – toute seule je ne serai peut-être pas venue, toute seule les doutes l’auraient peut-être emportés. Enfin, notre équipe a grossi, mon ventre aussi, j’ai eu des jumelles et intérieurement mon monde a été ébranlé par ce nouveau statu quo.

Aujourd’hui nous avons une ferme de taille moyenne, exploitant 100 hectares (extensivement) avec 40 têtes de vaches de Galloway (engraissées à l’herbe devenue organique)  et 150 cochons noirs (labelisés ‘gascon’ !). On transforme la viande nous même dans notre atelier labo à côté de la maison et le vendons au marché de Saint-Girons, à quelques restaurants, et à un charcutier chanceux ! Elevage, transformation, vente, et une multitude de taches administratives = beaucoup !!! Malgré mes quelques plaintes, je suis très satisfaite de mon autonomie,  et j’apprécie réellement la plupart de mes tâches quotidiennes et saisonnières. Le jonglage entre tous les aspects de l’entreprise, ceux de la maison et la précieuse éducation de mes enfants est un défi à accueillir, mais hélas c’est inévitable, je néglige certains aspects, une impression d’échec m’envahit – trop de balles dans l’air! 

Maintenant, j’ai 40 ans et mon corps se plaint parfois.  Le nombre de tâches à gérer dépasse nos capacités à y faire face et souvent en découle tension et stress, et ce n’est pas la vie que nous souhaitions ici.  Et ce n’est pas non plus le modèle que je veux montrer à mes filles. Nous avons souvent considéré l’herbe plus verte ailleurs pour la facilité du travail, pourtant une bonne raison nous résous à rester : cet endroit est idéal pour les enfants. Il y a de la diversité et de la tolérance à Massat. Je les estime plus libres ici qu’ailleurs, elles peuvent jouer, se construire et découvrir la nature juste devant la porte. Ensemble nous tachons de rendre la ferme plus efficace, les cochons plus heureux et les vaches biologiques. Nous réservons activement du temps pour le potager, les chevaux et les aventures en montagne. Dans ce lieu de vie nous sommes des privilégiés et il serait dommage d’abimer nos rêves.


CAMILLE >>

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